Tout acte chirurgical, même bien conduit, recèle un risque de complications.
Il faut souligner que ces complications sont rares et sont souvent le résultat de conditions anatomiques particulières repérées par le chirurgien lors de la consultation :
La perte d’un amalgame (plombage) trop gros ou ancien ou le descellement d’une couronne mal scellée sur la dent à côté de la dent de sagesse.
Une fracture de l’angle de la mâchoire (exceptionnel) qui peut nécessiter de bloquer la mâchoire en position fermée pendant quelques semaines ou d'opérer en mettant en place une plaque et des vis.
La persistance de racines : certaines dents de sagesse, surtout inférieures, ont parfois des racines difficiles à extraire, de surcroît très proches du nerf alvéolaire inférieur. La volonté d’extraire à tout prix un fragment de racine fracturée peut constituer un danger pour le nerf tout proche. Le "mieux étant souvent l’ennemi du bien", il est parfois préférable de laisser ce fragment. Il n’y a aucune suite dans la plupart des cas.
Le passage de la dent de sagesse supérieure dans le sinus maxillaire. Cela nécessite d’aller la chercher dans le sinus. Cela n’a pas de conséquence mis à part que le patient doit éviter de se moucher pendant environ 15 jours.
La luxation de la dent de sagesse supérieure en arrière dans la fosse infra-temporale (exceptionnel). L'abord chirurgical de cette région est très complexe et risqué. De ce fait la dent est généralement laissée dans la fosse infra-temporale. Cela peut entraîner des douleurs ou une infection.
Une blessure du plancher buccal sous la langue par un instrument : dans la grande majorité du temps, cela n’a aucune conséquence et tout cicatrise bien. Cependant, du fait de la présence sous cette muqueuse d’une glande salivaire sublinguale, cette dernière peut réagir en produisant secondairement un kyste c'est-à-dire une bulle remplie de salive. En général, cela n’est pas douloureux mais gênant et récidivant. Dans ce cas, il est possible de traiter ce kyste par un geste chirurgicale qui parfois peut nécessiter une anesthésie générale.
De chaque côté de la face, deux nerfs cheminent à proximité du site de la dent de sagesse du bas
Ces nerfs peuvent réagir à l’intervention d’extraction des dents de sagesse mandibulaires et aux phénomènes inflammatoires (Œdème) qui suivent cette intervention. Il peut en résulter
Ce phénomène est, dans la majorité du temps, transitoire mais peut, de manière exceptionnelle, persister définitivement sur une petite zone.
Ce phénomène est dans la majorité du temps transitoire mais peut, de manière exceptionnelle, persister sous forme de décharges électriques.
Ces risques neurologiques sont plus importants si les racines des dents sont proches ou au contact du nerf. Dans cette éventualité, je vous en aurais particulièrement informé et la balance bénéfices / risques de l’intervention aura été évaluée.
Même si ces risques sont faibles voir exceptionnels, des précautions particulières permettent encore de les minimiser sans malheureusement les réduire à zéro :
Une infection du site d’intervention (alvéolite suppurée, cellulite)
L’infection est liée aux germes de la cavité buccale et aux micros débris alimentaires qui peuvent infecter le site d’intervention. Elle se manifeste le plus souvent entre 15 jour et 3 semaines post-opératoires, plus rarement à 8 jours ou 1 mois. Dans ce cas et alors que tout est rentré dans l’ordre (disparition de l’œdème post-opératoire et des douleurs), un ou des symptômes suivants peuvent réapparaître : un gonflement de la joue, des douleurs, une sensation de mauvais goût dans la bouche.
Elles sont plus fréquentes sur les sites d’extraction des dents de sagesse du bas : 10 à 20% des cas.
Des précautions particulières permettent de les minimiser sans malheureusement les réduire à zéro :
Pendant les 8 premiers jours après l’intervention, l’hygiène doit comprendre 3 étapes :
F dans les secteurs non opérés, brossage des dents et gencives comme à l'accoutumée (brosse à dents et dentifrice ordinaire)
F dans le secteur opéré, utiliser la brosse à dents 7/100 e imbibée de bain de bouche dilué
F suivi d’un bain de bouche doux (pas trop énergiques, pas de gargarisme).
Passés les 8 premiers jours, il faudra reprendre un brossage dentaire normal y compris sur les zones opérées et les fils de sutures. Les fils de suture sont résorbables. Il ne faudra pas hésiter à frotter dessus avec votre brosse à dents. Ainsi, ils s’useront au fur et à mesure et vous vous en débarrasserez en environ 3 semaines.
Une communication entre le sinus maxillaire et la bouche
La dent de sagesse supérieure est au contact même du sinus maxillaire. Son extraction peut entraîner une communication bucco-sinusienne. Dans la grande majorité du temps, la cicatrisation permet de refermer de cette communication et cela n’a aucune conséquence. Plus rarement cela est source de sinusite (infection du sinus) nécessitant un traitement antibiotique et parfois un geste chirurgical adapté.
Ostéochimionécrose sur Biphosphonates
Les Biphosphonates sont des traitements prescrits pour l’ostéoporose qui ont pour but de renforcer mécaniquement l’os. Cependant ils diminuent les défenses de l’os vis-à-vis des infections et ses capacités de cicatrisation après extraction et exposent au risque d'ostéonécrose. Cette pathologie est surtout observée chez les patients traités par voie injectable dans le cadre d'une pathologie maligne, cependant, quelques cas ont été observés chez les patients traités par Biphosphonates en comprimé. Elle est grave car extensive et n’a actuellement aucun traitement véritablement efficace. Chez les patients sous ce type de traitement, les extractions doivent être réalisés selon certaines recommandations avec en particulier un traitement antibiotique.